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Le mal de dos : le mal du siècle



L’évolution de l’espèce humaine a entraîné un changement progressif de la posture corporelle, amenant l’homme à passer de la position quadrupède à celle bipède, probablement pour des raisons de sécurité et de chasse.

Cette variation posturale a engendré à la fois une déformation de la colonne vertébrale qui épouse une courbe en S (lordose cervicale, cyphose dorsale et lordose lombaire) et une pression supplémentaire qui s’exerce sur les disques intervertébraux. L’espèce humaine s’est adaptée à cette posture, dont la stabilité est assurée par une armature musculaire d’axes complémentaires (horizontal, vertical et oblique).

Les efforts multiples entrepris par l’homme antique pour survivre ont permis de renforcer ces muscles, ainsi que ceux assurant la position debout et la locomotion. L’émancipation de l’être humain et le développement technologique garanti par son intelligence et le savoir acquis ont permis de mettre à son service des outils et équipements, qui offrent une meilleure performance du travail, tout en réduisant sensiblement le recours aux efforts physiques. Ce changement dans le mode de vie sociale et professionnelle de l’homme a entraîné un affaiblissement de la charpente musculaire assurant la protection du rachis vertébral.

La position assisse prolongée (domicile, bureau, voiture) et les postures inadaptées, lors de certains travaux (face à l’ordinateur, ramassage d’objets, activités ménagères) constituent des facteurs d’agression sur la colonne vertébrale, notamment la partie la plus fragile représentée par le rachis lombaire.

Ainsi, les disques intervertébraux s’usent plus rapidement, s’accompagnant de pathologies douloureuses, voire handicapantes, comme l’arthrose et l’hernie discale. Les contraintes pesant sur le dos varient en fonction de la posture : la position debout fait exercer une pression sur les disques, équivalente à une charge de 50 kg, alors que celle assise dépasse les 100 kg et 150 kg lorsque l’individu est penché en avant. Le soulèvement incorrect d’un objet de 10 kg, à partir de la position debout, impose au dos une charge de 250 à 300 kg. Ces pressions sont modulables, en fonction de l’importance de la musculature de soutien de la colonne vertébrale.

Causes du mal de dos

Le mal du dos représente l’une des pathologies les plus fréquentes, particulièrement dans sa composante lombalgique. L’origine de cette souffrance peut être de différentes natures (dégénérative, inflammatoire, infectieuse, tumorale), mais la cause mécanique reste la plus souvent incriminée. La faiblesse musculaire liée à la sédentarité d’une part, et les postures agressives adoptées durant les activités de la vie quotidienne d’autre part, favorisent des contractures musculaires douloureuses. L’insuffisance de la charpente musculaire, chargée de la stabilité du rachis vertébral, expose également ce dernier à des risques de compression des espaces intervertébraux, à l’origine de l’hernie discale et du développement de l’arthrose, lesquels peuvent provoquer des conflits avec la racine nerveuse, entraînant des souffrances de type sciatalgie.

Le dos peut être aussi le lieu d’expression douloureuse de quelques autres anomalies, telles que l’inégalité des membres inférieurs (une jambe plus courte que l’autre) ou une rétraction au niveau des muscles ischiojambiers (face postérieure de la cuisse). L’inégalité de longueur des membres inférieurs est assez souvent à l’origine de fausses scolioses (attitude scoliotique). La correction par une semelle podologique permet de re-stabiliser le rachis et souvent de solutionner le problème des douleurs.


Comment gérer son mal de dos ?

Le patient souffrant du dos, le plus souvent de la région lombaire (lombalgie), se plaint de gênes plus ou moins importantes, aggravées par les gestes habituels de la vie quotidienne (travail face à l’ordinateur, activités ménagères, conduite de véhicule). Certains se présentent chez le médecin, avec des clichés radiologiques, évoquant, avec inquiétude, l’hernie ou le bec arthrosique qu’ils incriminent d’emblée comme étant la cause des souffrances. Il faut, dans ce cas, commencer par dédramatiser la situation du malade, en accordant davantage d’attention à l’expression clinique de l’examen, plutôt qu’à l’image radiologique.

Le patient doit être rassuré, car sa crainte est de se retrouver handicapé, ou au moins sur la table opératoire. Il faut comprendre que le traitement et la prévention du mal du dos relèvent, dans la majorité des cas, de gestes correctifs simples, et de quelques exercices d’étirement-renforcement musculaire. L’adaptation de la posture corporelle aux différents gestes de la vie quotidienne (position assise face à l’écran ou dans la voiture, posture lors du repassage, des activités de cuisine, …etc.) contribue à minimiser les risques de souffrances dorso-lombaires.


Recommandations pratiques

La prévention du mal de dos passe par des exercices simples, que l’individu peut faire chez lui, en fin de journée, pour relaxer les muscles sollicités durant les activités de la vie quotidienne et en consacrant 2 à 3 fois par semaine quelques minutes à des étirements utiles.



Exercices d’étirement

La femme, confrontée à des tâches ménagères quotidiennes, doit bénéficier dans la cuisine d’un plan de travail adapté à sa taille, afin de ne pas l’obliger à se pencher, parfois sur une longue durée. Les concepteurs d’éléments de cuisine devraient réfléchir à des modèles de plan modulables, afin de respecter la taille de chaque utilisateur et éviter ainsi les postures agressives sur le rachis dorso-lombaire.

Avec une bonne hygiène de vie, l’être humain peut profiter du confort de la vie moderne, sans souffrir.


Le Pilates est aussi une discipline très intéressante pour pallier au mal de dos. Basée sur du renforcement musculaire des muscles profonds et posturaux, notamment ceux localisés tout le long de la colonne vertébral (longissimus, multifides, inter-épineux, illio-costal, illio-dorsal), le Pilates soulage la partie lombaire sur le long terme.

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