Peut-on entretenir sa forme sans contribuer à aggraver le sort de la planète et celui de l’Homme ? Est-il possible de faire du sport tout en apportant sa contribution au développement durable et au commerce équitable ? Et bien la réponse est « oui » ! En associant un comportement responsable à l’activité physique, on peut faire en sorte que la pratique sportive soit compatible avec une démarche humaine, citoyenne et écologique.

Continuer à oxygéner son corps et soulager un tant soit peu la nature et, au bout du compte, l’être humain lui-même, cela passe avant tout par l’intégration de l’idée que le sport exerce un impact sur l’environnement et la vie des acteurs concernés par le secteur sportif. L’objectif à se fixer est donc de minimiser ces effets, qu’ils soient directs ou indirects.
Pour des vêtements de sport bio et issus du commerce équitable
Pour commencer, pourquoi ne pas pratiquer son sport favori en utilisant des équipements provenant du commerce équitable ? Aujourd'hui, une bonne partie du secteur des vêtements dédiés aux activités sportives, tout comme l’habillement en général, a déjà bien amorcé sa transition vers des modes de fabrication et d’écoulement des produits beaucoup plus respectueux de la condition sociale des intervenants qui sont à la base du commerce lié au sport. Il y va de la survie des petits producteurs et de leurs employés, qui s’assurent respectivement, grâce au commerce équitable, des revenus corrects et des conditions de travail décentes. On sait, par exemple, que la plupart des grands équipementiers sportifs font fabriquer leurs ballons, vêtements, raquettes ou chaussures dans des pays comme le Pakistan et l’Indonésie, sans se soucier de l’âge, de la rémunération et de la santé des ouvriers. On observe toutefois que ces enseignes commencent à consentir quelques efforts pour tenter d’y remédier.Parallèlement au soutien du commerce équitable, on peut participer à la préservation de l’environnement en choisissant des articles de sport « verts ». On trouve, en effet, de plus en plus de choix parmi les t-shirts, shorts, pantalons de sport, vestes de training et chaussettes conçus en tissus naturels (coton, chanvre, bambou…), en matières recyclées ou selon des méthodes de production protégeant la nature.

Sport et environnement : la nécessité de trouver un compromis
La pratique du sport est liée, plus ou moins directement, à une dégradation de l’environnement à des degrés variables. Certaines activités sportives, comme les sports mécaniques, les raids, la randonnée en montagne, les sports aquatiques ou le ski peuvent causer bien des dommages à la nature, parfois irréparables : rejets de gaz à effet de serre dans l’atmosphère (échappements des véhicules de course), consommation excessive de carburant provenant d’énergies fossiles, rejets de détritus en milieu rural, forestier, désertique ou marin, contribution à l’érosion des sols et à la pollution des ressources en eau… Il est essentiel que le sportif prenne conscience qu’il a la possibilité de changer les choses à ce niveau, en adoptant les bons gestes (gestion intelligente des déchets) et en entreprenant une démarche de sensibilisation. Quant à ceux qui ne peuvent se passer de leur dose de vitesse et de sensations fortes, ils peuvent très bien trouver leur bonheur dans les sports de voile. Il ne s’agit pas pour eux d’abandonner totalement leurs sports mécaniques favoris, mais d’en limiter la pratique afin de préserver la nature.
L’impact de l’activité sportive sur l’environnement peut tout aussi bien être indirect. On pense notamment au transport vers le lieu de pratique, la construction et l’entretien des infrastructures sportives, le détournement de ressources naturelles ou encore la fabrication des équipements (ce qui rejoint les notions d’articles de sport verts et de commerce équitable). A titre d’exemple, de grands projets de terrains de golf en Thaïlande ont fait l’objet de vives critiques et suscité la colère des locaux, car ils sont situés sur des zones habituellement dédiées à la culture du riz et impliquent le détournement de cours d’eau (de très importantes quantités d’eau sont nécessaires à l’arrosage du gazon). De tels ouvrages représentent des menaces réelles pour des écosystèmes déjà sévèrement fragilisés. Le transport est également l’une des principales sources de pollution, qu’il s’agisse de l’acheminement vers l’endroit où l’on s’adonne à son activité, ou vers le lieu où l’on compte assister à un spectacle sportif. Il est en effet plutôt rare que l’on se rende à pied ou à vélo au stade, à la salle de gym, au court de tennis ou à la piscine, en grande partie à cause de la distance ou par souci de gain de temps.
Là encore, il convient d’agir en amont du problème, en cherchant à réduire les effets indirects de l’activité sportive sur la nature, et à aider son entourage à prendre conscience des risques environnementaux liés au sport.